Technologies de rupture: le facteur humain dont il faut prendre soin

La transformation « matérielle »  se combine avec la transformation numérique. Les innovations dans les technologies clés de la robotique s’implantent dans tous les secteurs, en transformant les métiers, les processus, les relations Homme-Machine, voire, à plus long terme, la relation de l’homme au travail et sa vie en société… La mutation technologique de nos systèmes dépend de l’Intégration économique mais aussi sociale des innovations sur le territoire : Le Facteur humain.

L’impact de l’Automatisation et la numérisation sur l’emploi en France

Le Conseil d’Orientation pour l’Emploi a étudié cette thématique en profondeur : «Les progrès réalisés dans le champ de la robotique et de l’intelligence artificielle, l’essor de l’Internet des objets, le traitement des données de masse (big data), l’émergence de l’impression 3D ou encore la révolution annoncée des voitures sans chauffeur alimentent aujourd’hui des inquiétudes autour d’un « futur sans emploi »…Le seul point de vue technologique ne suffit pas pour anticiper l’évolution de la structure de l’emploi, qui dépendra surtout de la façon dont les postes s’ajustent et se réorganisent en termes de tâches et de compétences. Si moins de 10 % des emplois existants présentent un cumul de vulnérabilités susceptibles de menacer leur pérennité, la moitié des emplois existants est susceptible d’évoluer, dans leur contenu, de façon significative à très importante. L’impact des nouvelles technologies sur les inégalités de revenus fait également débat et devra être analysé avec attention.» (https://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/184000022/index.shtml).

Un écosystème robotique en forte croissance et pénurie de talents qualifiés.

Les PME-PMI utilisatrices ont besoin de techniciens et opérateurs formés sur ces nouvelles robotiques et leurs interfaces systèmes au sein des lieux d’implantation.  Les intégrateurs ont besoin de techniciens qualifiés et d’ingénieurs et/ou chercheurs pour étendre à la fois leur champ de compétences (convergence), leur profondeur technique et de marché (développer leur capacité en volume). Les acteurs de l’innovation robotique ont besoin d’ingénieurs dans de multiples disciplines, de doctorants, de techniciens, de diplômés et donc d’étudiants en «Robotique». Les besoins de Techniciens (Bac +2 / Bac +3), qui sont majeurs et, semblent prioritaires. Les PMEs qui ne trouvent pas réellement preneur pour des postes d’apprentis, d’opérateurs, de techniciens de maintenance. L’ingénieur commercial, le technico-commercial, le marketing digital & Industriel également. L’attractivité et les formations  à ces métiers peuvent être revitalisées. C’est un des objectifs de l’« Usine Extraordinaire » . Nos PME Champions, qui constituent le coeur de notre économie, en pâtissent pour leur croissance.

Les métiers en transformation et les nouveaux métiers ont besoin de talents qualifiés, en formation continue et initiale, à tous les niveaux de la chaîne de valeur et au sein de tous les types de structures (institutionnelles, publiques, privées, start-up, écoles, PME, ETI et grands groupes internationaux) et ce dans de multiples secteurs. Il s’agit d’un gisement d’emplois productifs et transformateurs, avec une croissance à deux chiffres sur les prochaines années. La problématique de pénurie de talents qualifiés est mondiale et multisectorielle. Les laboratoires de recherche et PME-PMI françaises sont en compétition dans leur recrutement avec les GAFA, les BATX et autres grands acteurs informatiques ou numériques. Les diplômés d’écoles d’ingénieurs françaises vont vers la Finance, sont attirés par les grands groupes internationaux ou tentent l’aventure entrepreneuriale. Les ambitions et les salaires grimpent et l’attractivité des PME-PMI décline.

Un enjeu majeur de formation initiale et continue

La transformation des métiers se fait sentir dès aujourd’hui dans les entreprises et projets robotiques.

L’enjeu est double: Attractivité des filières, notamment industrielles, et la qualification des étudiants sur les nouveaux métiers. Des initiatives de formations continues et initiales spécifiques à la robotique se multiplient sur le territoire, sans pour autant être référencées par le secteur. Le site Digischool – Ecoles d’arts propose une liste. http://www.ecoles-arts.com/domaine/robotique/. Il s’agit principalement de lycées, CFAI, IUT, de grandes universités et écoles d’ingénieurs, de Centres de formation industrielle et technologique (AFORP) et d’initiatives privées. Le Groupement de Recherche Robotique travaille à l’instauration d’un DUT Robotique au niveau national; L’IMERIR est une des écoles spécialisées en robotique et systèmes intelligents ; L’IUMM a développé un modèle d’Usines- Ecoles, qu’elle « vend » à l’international; Bordeaux INP, ENSEIRB – MATMECA a ouvert un cursus d’ingénieurs en robotique, dont la transdisciplinarité a permis d’attirer 40% de femmes. Strate- Ecole de Design développe de nombreux travaux de recherche sur « les robots sociaux », au service de l’humain.

Les acteurs économiques s’engagent aux cotés des institutions du territoire pour informer et former aux nouveaux métiers; L’Industrie française intensifie sa communication pour développer son attractivité et la connaissance grand public de ses métiers (Evènement Usine extraordinaire); Des FabLabs, Makers Labs, Serious games favorisent les apprentissages par la simulation et le Faire.

Les technologies du Web ont bouleversé les programmes de toutes nos filières d’éducation supérieure et au-delà. La robotique et les systèmes intelligents soulèvent les mêmes enjeux, en ajoutant la difficulté du nécessaire équipement « Hardware ». Ces actions seront-elles suffisantes? Et la place des femmes ?

Le besoin pressant de connaissances «objectives» et de visions prospectives plausibles et non anxiogènes.

En préambule, soulignons que le magazine Planète Robots (aujourd’hui intégré au groupe d’Alain Bensoussan, est l’un des seuls magazines grand public – non technique- dédié à la Robotique, au monde. C’est un magazine d’acculturation, que nous pourrions mieux utiliser.

La robotique et l’IA ravivent les débats éthiques (Humain augmenté; Tech for good;…). Les fantasmes et dystopies (L’humanité sauvée par les technologies du dérèglement climatique, de la faim dans le monde, mouvement transhumaniste, perte de contrôle, fin de l’humanité,…) sont largement relayés et ont joué leur rôle d’alerte en identifiant les points de vigilance. Pour autant, la peur n’est pas un bon moteur. Les résistances à la robotique procèdent de la méconnaissance de ces technologies, de la peur du changement, et du défaut de scénarii prospectifs alternatifs, possibles, plausibles et préférables (Figure ci-dessous). Avec une faible densité robotique industrielle et le maigre déploiement de robots de service sur le territoire, le français est peu en contact direct avec les robots, ce qui lui permettrait de passer du langage fantasmatique à un langage plus prospectif. Des scénarii prospectifs, possibles et non anxiogènes doivent être formulés.

Innovations et intégrations robotiques : Un enjeu culturel

Si les technologies ouvrent un nouveau champ de futurs possibles, nos choix de R&D et nos solutions d’intégration ont un impact sur les modalités d’appropriation sociale.  Un processus éminemment culturel et, in fine, un choix de société.

L’initiative « Tech For Good » s’appuie sur les 17 objectifs de développement durable de l’ONU et recense déjà 500 acteurs « Tech for Good » en France.

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