Appropriation technologique: hétérogène et aléatoire

Du caractère aléatoire du succès de l’innovation technologique

L’invention est une idée nouvelle, l’innovation est sa 1ère « instrumentalisation ». Une innovation technologique réussit quand elle est mise en usages. Pour autant, une approche purement fonctionnelle, serait-elle la réponse à un besoin authentique, n’est pas suffisante pour prévoir le succès ou l’échec d’une innovation. Par ailleurs, on présente trop souvent une dualité Echec-réussite et son équivalent en Adoption – Rejet, pour la technologie. Dépasser cette dualité, noire ou blanche, demande de s’intéresser au processus complexe, aléatoire et hétérogène de l’Appropriation. Les 50 nuances de gris de l’innovation technologique.

L’appropriation des technologies est un processus en plusieurs étapes : de la 1ere prise de contact à l’adoption ; de la diffusion à l’assimilation ; de l’action à l’impact de cette assimilation. Elle laisse place à la notion de hasard, de sérenpidité. Elle est individuelle et collective, culturelle et sociale.

Est-ce à dire qu’il est inutile d’avoir un dessein pour les technologies, dès leur conception ? Certainement pas. Il s’agit d’améliorer notre capacité à prévoir les usages et impacts des technologies. Comment s’opère la transformation de nos « systèmes » industriels, économiques, d’organisation en société, mais aussi celle sur nos systèmes de valeur et nos représentations, qu’elles soient de transcendence, de collapsologie ou techno-critiques ? On considère souvent nos utopies ou dystopies, comme le fait d’une méconnaissance des capacités et limites réelles des nouvelles technologies. Alors, on s’attache à informer, éduquer, former  le « public » pour qu’il les assimile. Une méthode « push ». Les technologies proposent à l’humain des capacités modifiant ses relations à son environnement. L’appropriation d’une innovation demande une « désappropriation » de ce qu’elle remplace, d’accepter temporairement de perdre en savoir-faire et en maîtrise. Il est légitime que l’homme s’interroge. Le progrès technique n’aboutit pas nécessairement à un progrès social.

Que le choix technique soit contraint ou librement consenti, considérer l’usager comme un praticien des technologies change notre perspective. Elle ouvre à une interaction dynamique entre l’innovation et ses modalités d’appropriation sociale et culturelle. Elle réduit les risques d’échecs, et enrichit l’innovation technologique dans un processus continu, itératif et inclusif. Elle libère l’innovation des pratiques et co-construit progrès technique et progrès social.

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